Nikko

J'ai attrapé hier une scrapalgite aïgue. Mais je n'ose pas aller chez mon médecin préféré : ce n'est pas qu'il soit incompétent, mais il, enfin elle, est frappée du même mal. La fièvre ne ferait que s'amplifier, d'autant qu'il s'agit de la même souche virale.
J'ai fait une 30x30, pas finie parce que le petit journaling est moche et qu'il faut que j'emprunte la déco de Toga (à mon médecin, justement) pour l'arranger. J'ai commencé une autre page, mais je n'arrive pas à trouver les bonnes feuilles de la bonne couleur, et comme je ne veux surtout pas mettre les pieds dans un magasin de scrap pour ne pas succomber à la tentation, il va falloir patienter...
Alors, une presque dernière fois, je vous emmène au Japon, pour une de nos plus belles journées, une des plus mémorables en tout cas.


"Lundi 20 août
Nikko
Aujourd’hui, nous allons à Nikko. Tout ce que j’en sais, c’est que c’est un temple à 2 h de Tokyo. Honnêtement, j’ai un peu la flemme. Mais Ben dit que c’est un endroit qui vaut le détour, alors nous ferons le détour.
Nous voilà parti, pas très tôt (oh !?) pour aller prendre un train, oui, oui, un train, pas un métro. Les distributeurs de tickets sont à écrans tactiles, comme dans le métro, mais cette fois on laisse faire Ben parce qu’il faut répondre à plein de trucs en japonais (j’vous jure).

Nous voilà partis ! Ben va sagement demander la permission au contrôleur si on peut se mettre tous les 4 à côté alors que nos numéros de place sont éparpillés dans le wagon. Les paysages changent, quartiers résidentiels, villages, rizières, bananiers…
Ben a dit que les sièges pouvaient pivoter pour être toujours dans le sens de la marche, et Jean-Marie passe 10 minutes couché sous les sièges pour trouver comment faire, sans succès. On est ingénieur ou on ne l’est pas.
Le trajet est un peu long, mais Jean-Marie finit par s’endormir, Ben et moi écoutons de la musique et Sofiane joue sur sa PSP. Les wagons sont nickels, évidemment, et le contrôleur, qui ne passe que pour vérifier qu’on ne s’est pas trompé de place (dixit l’annonce faite au micro), fait une petite courbette de salut à chaque fois qu’il entre dans le wagon.
Oui, je confirme, le Japon c’est vraiment une autre planète !

(Le journaling dit : "Lundi 20 août. nous avons pris le train à Tokyo. 2h plus tard, nous voilà à Nokko, un temple niché dans la forêt. Nous prenons le temps de manger (il est 15h). Pendant qu'il pleut à verse. 1h plsu tard, quand nous sortons, le soleil est revenu et donne au paysage un aspect fééroque. Ben regarde la pluie tomber.")

Arrivés à Nikko, une fois de plus, la question cruciale de la nourriture se pose : est-ce qu’on mange tout de suite à la gare, ou est-ce qu’on monte en direction du temple ? Ben dit qu’il y en a pour 10-15 minutes de marche et qu’il y a, c’est sûr, des resto avant d’arriver au sanctuaire.
Mais Ben ne doit pas savoir qu’il y n’y a que 60 secondes dans une minute, ou alors il pense que tout le monde marche, comme lui, à 6,5 km/h (ça n’a l’air de rien, mais c’est très rapide).
Bref, ce qui paraît être un problème énorme quand mes petits hommes ont le ventre vide, finit par trouver une solution toute simple dans un resto situé au pied du sanctuaire (comme l’avait dit Ben), pas très bon mais très cher. Et pendant que nous mangeons, une pluie torrentielle s’abat sur la ville : la seule pluie des 20 jours de voyage, qui arrive à point nommé pour rafraîchir l’atmosphère avant l’ascension vers le temple et donner à la forêt qui l’entoure un aspect féerique digne d’un décor de Miyazaki.

Que dire du temple de Nikko ? Allez-y ! C’est … C’est… Effectivement, ça vaut le détour. Et j’y retournerais volontiers à d’autres saisons pour voir la forêt sous un autre jour. Journée superbe (et sportive : 200 marches à gravir) et hors du temps, loin de la ville. Mais je ne suis pas fâchée de rentrer à Tokyo le soir : cette ville me manque déjà !"